Arrivée dans un pays étranger : l'expérience ERASMUS - 1
Une situation classique mais aussi particulière pour se confronter à l'Autre c'est l'arrivée dans un pays étranger.
On est alors tiraillé entre une revendication bouillonnante de sa nationalité (Je suis française, donc je suis originale dans votre pays) et une envie de s'intégrer, de ressembler à l'autre.
Lors de mon séjour ERASMUS (septembre 2002 - juillet 2003) à Rome, j'ai ressenti quelque chose de très particulier.
A la fois, j'étais seule face à moi-même : personne ne parlait ma langue, je comprenais à peine la leur, si je voulais m'intégrer, il fallait parler, oser, quelque part devenir "italienne".
Parallèlement, lors des rencontres entre étudiants Erasmus, c'est le moi "Française" qui ressortait en force.
Je me rappelle des nombreuses conversations où on comparait nos pays respectifs : l'Allemand est ponctuel, carré; le Français se plaint tout le temps; les Etatsuniens ont la grosse tête etc.
Et même si mon pays était mal mené, même si on soulignait les défauts des Français, je me sentais encore plus Française et revendiquait cette nationalité-là : OUI je me plaind, OUI je mange du fromage qui pue et des cuisses de grenouille et des escargots... :-)
Etrange expérience donc puisque j'étais là pour apprendre une langue, connaître un pays, sa culture, ses coutumes et ses habitudes mais en même temps, j'apprenais beaucoup sur mon pays, sur le sentimet que j'avais par rapport à mon propre pays... Je crois que pour la première fois de ma vie, je me suis sentie française.
En effet, en France, comment se dire "je suis française" puisque tout le monde autour l'est aussi? Pour s'en rendre compte et apprécier la singularité de cet état (et Etat), il faut se confronter à l'Autre, aux autres nationalités.
Je complèterai cet article au fil du temps.